Tensions entre les médias tchadiens et la HAMA : Appel à la protection de la liberté de presse
Une tension croissante se fait sentir entre les organisations des médias tchadiens et la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA), l’organe de régulation des médias au Tchad. Dans un communiqué de presse conjoint publié le 17 octobre 2024, les organisations médiatiques ont exprimé leur indignation face aux récentes déclarations du président de la HAMA, perçues comme des tentatives d’intimidation envers la presse dans le contexte du processus électoral en cours.
Le communiqué souligne que, bien que reconnaissant le rôle légitime de la HAMA en tant qu’organe régulateur, les organisations médiatiques insistent sur l’importance d’une gestion impartiale et respectueuse des institutions de presse. Elles rappellent que la liberté de la presse est un pilier fondamental de la démocratie tchadienne et que toute décision affectant les médias doit être basée sur une application stricte des lois en vigueur, sans tomber dans des pratiques de favoritisme ou de contrôle excessif.
Au cœur de cette tension se trouve la suspension du journal « Le Visionnaire » par la HAMA, une décision que les organisations médiatiques estiment contraire aux dispositions de la loi 031 régissant la presse au Tchad. Le communiqué souligne également que, selon l’article 25 de cette même loi, les médias en ligne sont autorisés à utiliser des canaux audiovisuels, remettant ainsi en question certaines déclarations de la HAMA à ce sujet.
Face à cette situation, les signataires du communiqué appellent à plusieurs actions. Ils demandent une reconsidération immédiate de la suspension de « Le Visionnaire » et encouragent un dialogue constructif entre les parties prenantes. De plus, ils préconisent une relecture apaisée des textes législatifs pour éviter toute tension inutile dans le secteur médiatique.
Les organisations des médias se montrent déterminées dans leur démarche. Elles avertissent que, faute d’une réponse favorable à leurs demandes, elles sont prêtes à explorer toutes les voies légales à leur disposition pour défendre la liberté de la presse et protéger les droits des acteurs médiatiques tchadiens. Elles exigent également que les menaces pesant sur ces médias soient retirées et que la HAMA s’en tienne strictement aux dispositions légales dans l’exercice de ses fonctions.
Cette situation met en lumière les défis persistants auxquels font face les médias tchadiens dans l’exercice de leur profession. L’issue de ce différend pourrait avoir des implications significatives pour l’avenir de la liberté de la presse au Tchad, soulignant l’importance d’un équilibre entre régulation et liberté d’expression dans le paysage médiatique du pays.
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