Tchad : inondations apocalyptique par Bédaou Oumar Caman
Je ne suis pas un oiseau de mauvais augure mais j’attire l’attention des citoyens sur les crises en vue.
Les eaux pluviales ont joué leur partition. Fin septembre – début octobre, c’est au tour des cours d’eaux de jouer les leurs. Les eaux du Chari et du Logone arriveront bientôt. Toutes les localités riveraines seront exposées à des inondations sans précédent. Les villes de Sarh, Moundou, Doba, Laï, Bongor, Guélendeng, les champs, les habitations, routes, cimetières seront les proies des eaux.
Les localités, entre autres, de Manda, Kouno, Mogo (en face de Bousso), Djouman, Eré, Kolobo, Moulkou, Ba-Illi, Guélendeng, Loumia, Maïlaou, Bakara, Kléssoum, etc, seront durement menacées. Koundoul se trouvera dangereusement étreinte par les eaux à la fois du Chari et du Logone.
Le déversoir des eaux du Chari situé à Linia (30 km) épandra ses eaux jusqu’à N’djaména si l’on y prend pas garde, inondant les quartiers Est et Nord de la capitale. Tous les canaux (bouta) seront des effluents du Chari et leurs eaux couperont plusieurs axes en pleine capitale.
En somme, toute la ville de N’djaména sera étranglée. Les quartiers Walia, Digangali, Gardolé Hadjaraï, Toukra, etc, se verront complètement envahis par les eaux du Logone et du Chari qui ne seront séparées que par l’axe N’djaména-Koundoul. Au Lac-Tchad, les iles de Kinasséirom, Haïrom, Tétéwa, Kirta-Nimeyri seront à peine exondées, sinon complètement inondées.
Les routes qui seront à la merci des eaux :
- N’djaména- Bakara-Linia ;
- N’djaména-Guélendeng
- Bongor-Kélo
Les ponts à surveiller de près :- le vieux ponts de Chagoua
- le pont de Moulkou
- le pont de Oum-Hadjer.
Même la ville camerounaise de Kousseri voisine ne sera pas épargnée.
Voici ce à quoi doit s’atteler dans les prochains jours, le gouvernement qui a intérêt à faire preuve d’un minimum de capacité à diriger le pays. Le pilotage à vue n’est plus autorisé.
Bédaou Oumar Caman – Démographe-géographe. N’djaména.