Mahamat Kaka Serait-Il poussé contre Dr Succès Masra ?
Au regard de la pression qui s’élèvent sur Mahamat Idriss Deby Itno de la part des patriarches depuis sa proclamation comme vainqueur de la présidentielle, l’on est en droit de s’interroger sur la culpabilité personnelle ou non du général Mahamat Idriss Deby Itno. De Mahamat Zene Bada, en passant par Saleh Kebzabo jusqu’à Laoukein Kourayo Médard, nous appréhendons, à peu près, la pression que ses alliés exercent pour l’emmener à asseoir une gouvernance d’exclusion absolue, avec une étendue inquiétante sur des groupes ethniques.
« Il y a des Tchadiens qui ont voté pour vous et d’autres qui n’ont pas voté pour vous […] Ceux qui ont voté contre vous sont des opposants », a laissé entendre au Président Mahamat Deby le Médiateur de la République, par ailleurs président de l’UNDR, Saleh Kebzabo, au cours du dîner de célébration offert par Mahamat Idriss Deby Itno à ses soutiens, après la confirmation de sa victoire.
Il ne s’arrête pas cette description, mais pousse très loin son égo sans mâcher ses mots, quand il dit «Demain, dans la gouvernance, n’allez pas chercher dans l’opposition quoique ça soit pour gouverner le pays avec vous. Gouvernez avec ceux qui vous ont aidé à accéder au pouvoir !».
Le vin est tiré, et il ne reste qu’à le boire. La coalition pour un Tchad Uni s’est rapidement transformée en un conglomérat d’insatiables qui promeuvent l’exclusion, des citoyens n’ayant pas voté pour le candidat déclaré vainqueur, dans la gouvernance du pays. De tels propos sortis de la bouche d’un leader politique qui a mené la lutte démocratique durant plus de 30 ans, en plus, médiateur de la République, inquiètent plus qu’un. Et c’est à juste titre. Mais ça n’est pas le tout !
C’est l’ancien maire de Moundou, qui plonge profondément sa main dans la merde. Devant ses militants réunis le week-end qui a suivi la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel, Laoukein Kourayo Médard a déclaré sans ambages que « pendant ces cinq (5) ans-là, c’est le règne maintenant de la coalition. Ce n’est plus le règne de Masra. Ça, je vous le dis clairement. Masra même est en train d’aller négocier pour conserver son poste de Premier ministre. Mais au niveau de la coalition, personne ne va lui laisser ce temps. Même le président, s’il veut le faire, personne ne va être d’accord avec lui ». Dans cette communication confidentielle, il dévoile un plan d’exécution des Transformateurs. Pourtant, l’opinion publique s’étonne de l’allure de cette situation alors que rien laisse sentir un enjeu autour de cette Primature devenue le bout d’une mangeoire de beaucoup d’acteurs politiques. Mais la haine vouée au Premier ministre et Président du parti Les Transformateurs est d’une manifestation qui dépasse le seuil de la guéguerre politique.
La réclamation de ces leaders semble avoir eu un écho favorable auprès du président Mahamat Idriss Deby, qui a répondu favorablement dans son adresse de circonstance. « La transition est terminée. C’est une nouvelle page avec le retour à l’ordre constitutionnel. Plus de gouvernement d’union nationale. J’exécuterai mon programme avec la coalition ».
Rétropédalage !
Après la diffusion de ces déclarations devenues virales sur la toile et dans des médias et la condamnation unanime qu’elles ont suscitée, la présidence de Mahamat a tenté de temporiser très rapidement. C’est ainsi qu’en recevant des membres des bureaux de soutien à sa candidature un jour après cette rencontre malheureuse, Mahamat Idriss Deby Itno, a tâché de corriger ses propos tenus à la veille et dénoncer les injures proférées par son Directeur de campagne Mahamat Zene Bada, contre leurs adversaires et recadrer les autres propos calamiteux. « Je suis le Président de tous les Tchadiens. Je suis le président de ceux qui m’ont voté et de ceux qui ne m’ont pas voté », a-t-il lancé.
Cependant, le mal était fait. D’ailleurs, tous les Tchadiens le savent. La bonne gouvernance n’est pas le carburant de Mahamat Idriss Deby. Depuis les trois années de transition, sa gouvernance s’est caractérisée par un pouvoir très personnel, le copinage, l’exclusion, la gabegie. En ce sens, on n’avait pas besoin de lui conseiller encore une exclusion politique dans sa gouvernance à un moment où il s’est arrosé un pouvoir issu d’un vote, fut-il faux. C’est étonnant de s’attendre qu’il fût mieux tout d’un seul coup, après une élection qu’il a pris tout le soin de tripatouillée, à dessein.
En réalité, les réactions érectiles des politiciens avares et méchants est perçu dans l’opinion avertie comme des réponses aux partenaires du Tchad qui appellent tous Mahamat Idriss Deby au lendemain de sa victoire confirmée à plus d’inclusion afin d’apaiser le climat politique dans le pays. Un appel que les partisans de Mahamat Idriss Deby ne comprennent pas au moment où la transition s’est achevée. Ce n’est qu’un début de tâtonnement.
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