Éditorial : Mahamat prend le goût du pouvoir et s’impose
Tout a commencé en 2021 suite à la disparition tragique du Maréchal Idriss Deby Itno. Son fils, Mahamat Idriss Deby Itno entre dans un processus flou avec ses amis généraux. Ils ont decidé de gérer le pays pour une période de 18 mois avant de remettre le pouvoir à un civile. Jour après jour, les 18 mois ont coulé et le Tchad s’est plongé dans une autre transition de 24 mois avec à sa tête le fils héritier Mahamat Idriss Deby Itno.
Plusieurs actions ont été menées pour stabiliser le Tchad mais hélas la situation s’assombrit. À sa venue, le jeune général de 37 ans était le chouchou de certains tchadiens et ennemis des autres. Cela ne lui a pas empêché de mener son action, il a veillé sur les institutions de l’État. Mahamat, militaire de son état, a tenu de promesses aux tchadiens. « Je ne suis pas venu pour confisquer le pouvoir. Après la transition, je laisserai la place a un civile », a-t-il déclaré. Un militaire ne ment pas. Car plusieurs fois le général rappelle les hauts cadres qui volent que les voleurs n’hériteront pas les royaumes des cieux. Dans les saintes écritures, il est aussi mentionné que » ton oui soit oui et que ton non soit non ». Ce qui vient après cela, serait fatal.
Cette promesse de Mahamat a réjoui le cœur de beaucoup des tchadiens qui l’ont considéré comme un libérateur. Qu’enfin le pays aura l’alternance. Mais à la surprise de tous, un fameux dialogue national vient tout gâter. Et le mal du Tchad va crescendo. Une élection présidentielle doit se tenir pour mettre fin à la transition. Un dialogue qui donne tout pouvoir au libérateur Mahamat de se présenter aux élections or lui même de vive voix a si bien dit qu’il remettrait le pouvoir à un civile. Ceci a occasionné la mort des humains qui ne voulaient pas de cette magouille, double face et langage. Les tchadiens peuvent-ils encore croire en lui ?
L’ANGE qui est chargée d’organiser des élections transparentes a arraché les sourires de certains tchadiens. Les résultats proclamés ressemble à une insulte à l’égard des votants, selon certains observateurs. Les tchadiens ont maudit l’ANGE et même Dieu, le 09 mai dernier. Il est vrai que dans une compétition, il y a des gagnants et des perdants, mais il faudrait que cela soit vrai, que cela respecte les normes de jeu. L’ANGE était très bien au départ, lorsqu’elle annonce le temps de proclamation des résultats: »compte tenu des distances c’est après deux semaines que les résultats seront donnés ». C’est bien déjà, l’autre acte positif de l’ANGE, interdire à tout autre qu’elle à publier les résultats, c’est bien. C’était pour éviter les confusions.
Mais quelle mouche qui a piqué l’ANGE pour se lancer dans la hâte avec ses résultats qui mécontentent la classe politique et même la société civile ? Pour être juste et sortir indemne des accusations du peuple, ANGE devait tenir compte des irrégularités constatées çà et là le jour du vote. Sinon qu’a-t-elle fait des cas de fraude, vote des mineurs, l’accréditation refusée aux observateurs, les urnes déplacées de force, et leur bourrage ? Certaines sources indiquent que pendant que les résultats sont proclamés que c’est maintenant que certains PV de certaines localités parviennent à N’Djamena.
Pourra-t-on parler d’une élection présidentielle transparente au Tchad ? Et pourquoi dire qu’elle est transparente du moment où les manquements sont lus partout sans un mot venant des organisateurs pour contredire ? Pour l’heure, le mal des tchadiens est très profond alors, les organisateurs des élections doivent trouver une formule pour atténuer les situations.
La force ne résout rien. Elle ne peut être éternelle. Il faut dialoguer et gagner la confiance de sa population. Tous ceux qui sont sortis au meeting de Succès Masra, ne sont pas tous ses adeptes. Ce sont des gens qui veulent juste le changement parce que le régime en place leur a trop fait souffrir. Ils ne mangent pas à leur faim, les conditions de vie sont difficiles. Les éleveurs perturbent les champs, les hôpitaux n’ont pas de produits, l’école est agonisante. Ce sont ces choses qui poussent les gens à vouloir le changement.