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Tribune : Succès Masra face à tous les défis ?

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Le 1er janvier 2024, à la presque surprise générale, Dr Succès Masra (SM) a été nommé à la Primature par le Président de Transition, le Général Mahamat Idriss Deby Itno (MIDI). Une nouvelle qui a embrasé la toile et le microcosme politique tchadien. Il n’y a pas longtemps, le président des Transformateurs, irréductible opposant, semblait peu intéressé à un poste fut-il celui du Premier Ministre. Lui qui vouait aux gémonies le Président de Transition Mahamat Idriss Deby Itno et le traitait d’un président illégitime vire à 190° de ses convictions et de sa fixation. L’accord de Kinshasa est passé là.

En somme, cette nomination de Succès Masra à la Primature est une bonne chose pour decrisper le climat politique et mieux organiser la 3ème phase de la transition devant aboutir à des élections (présidentielles, législatives et locales) libres et transparentes.

Cette cohabitation « inespérée » rappelle au commun de mortels que nous sommes, la politique est un jeu de compromis et de défense de ses intérêts. Aucune rigidité, aucune intransigeance ne mène à la terre promise. Seuls, le compromis sans se compromettre, la souplesse et l’arrondissement des angles qui prouveront votre maturité et pourra permettre la construction dans la durée de votre présence sur la scène politique. Dr Succès Masra vient de comprendre la leçon et par sa nomination, une nouvelle page de l’histoire politique du Tchad s’est ouverte.

Maintenant, les Tchadiens croisent les bras et attendent de voir comment cet attelage à priori contre nature, pourra les sortir de leur situation de précarité où la cherté de vie galopante, le manque d’électricité permanente, les systèmes éducatif et de santé défaillants, trouveront des solutions?


Les yeux, tous les yeux sont désormais tournés vers le tout 1er, Premier Ministre de Transition de la 5ème République.

Sa nomination intervient dans un contexte particulier marqué par plusieurs crises et il sait qu’il n’aura pas une période de grâce. Entre soutiens et critiques, il cristallise toutes les attentions. Ses faits et gestes seront scrutés, analysés et passés au crible sans ménagement.

Déjà, l’opinion publique a apprécié diversement son 1er gouvernement. Elle s’attendait à un profond remaniement, avec certains ministères fondus dans d’autres, pour faire des économies, comme il l’avait suggéré lorsqu’il était encore à la périphérie du pouvoir. Il doit comprendre maintenant que les réalités à l’intérieur sont différentes de celles de l’extérieur. Il y a certaines réalités qui ont les dents dures et on doit savoir composer avec pour une bien meilleure collaboration.

Une première leçon de realpolitik sur un long chapelet certainement. En attendant, le nouveau PM ne va pas chômer. D’énormes défis attendent Succès Masra qui doit impérativement se préparer pour faire face à cette administration publique tchadienne qui ressemble à une vraie caverne d’Ali baba. Il a donc l’obligation de bien manager ses jokers pour relever le défi et répondre aux attentes des tchadien, notamment en ce qui concerne la justice sociale et l’égalité. Des mots qui lui sont très chers et qui ne doivent pas demeurer justement des vains mots ou un lexique politique propre aux opposants. Sa tâche sera délicate et ses compatriotes compteront sur sa fougue et son envie d’aider son jeune frère, le Général Mahamat Idriss Deby à mener à bon port cette phase de la transition.

Comme l’a si bien dit un de ses militants : « son échec sera celui des Transformateurs et s’il réussi, c’est le Tchad qui gagne ».

Gageons que l’attelage MIDI/SM mène le Tchad vers la terre promise de la paix, de la réconciliation et du progrès socio-économique.

Ahmat Adoum Moussa

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