Tchad : « Débloquer la crise éducative au Tchad passe par la réorganisation syndicale », Deli Sainzoumi Nestor
Dans le contexte actuel de grève dans l’enseignement secondaire au Tchad, une solution à moindre coût peut-être envisagée. Pour surmonter l’impasse. La clé réside dans le retrait de Blaise Ngartoïde du Conseil national de transition (Assemblée nationale), pour qu’il revienne organiser, dare-dare, le Congrès du syndicat SET.
Très salué en 2019 par le journal Éclairages lors de son mandat en tant que Secrétaire Général du SET, Blaise Ngartoïde semble avoir dévié de sa trajectoire positive. Son revirement de position, passant d’un « Non » affirmé à un « Oui » monnayé, a jeté le système éducatif dans la confusion.
Face à cette situation critique, il devient impératif de rétablir l’ordre syndical en réorganisant le SET. En retirant Ngartoïde du Conseil national de transition, on peut trouver une issue à la réconciliation des points de vue entre le Gouvernement et les Enseignants du primaire et secondaire. Le chemin de la reprise des négociations passe devant la porte de Blaise Ngartoïde, cet ancien syndicaliste qui roule désormais pour ses propres intérêts, abandonnant ainsi ses collègues enseignants, les élèves, les lycéens et les parents d’élèves dans le chaos.
Il est vrai que la grève sèche et illimitée qui a commencé le 09 novembre 2023 ne visait pas la tête de Blaise ; il est aussi vrai que le Comité de crise du SET n’est pas contre Blaise. Mais pour nous qui suivons de près la marche de l’école tchadienne, nous savons qu’une crise peut couver une autre. Ce qui veut dire que les pressions et menaces du Gouvernement sur les enseignants ne fera qu’enfoncer le système éducatif.
Quel enseignement peut dispenser un professionnel de l’éducation réduit à l’esclavage, contraint à être dans une salle de classe devant une pléthore d’élèves ? Enlevez Blaise de son refuge de l’Assemblée nationale et donnez lui une semaine pour organiser le Congrès afin de trouver son remplaçant. Appelez le nouveau Bureau du SET à la table de négociation en lui accordant entre 10 et 20% de satisfaction aux revendications qui traînent depuis septembre 2023. Et l’appareil éducatif va se remettre en marche. La solution n’est pas politique, il faut plutôt défendre la politique du système éducatif.
C’est mon opinion et j’ai la certitude qu’en devenant Conseiller national (decreté), Blaise ne peut plus faire son boulot de Monsieur NON d’hier. En 2019, au journal Éclairages nous avons élevé Blaise, aujourd’hui nous estimons qu’il est en baisse. Et les preuves sont là. Notre ligne éditoriale fait la promotion des valeurs positives.
Nous demandons aux Acteurs politiques et ainsi qu’à ceux du système éducatif d’offrir une lueur d’espoir pour l’avenir des enfants du Tchad.Rien que cela. C’est un devoir et même la Constitution qui sera soumise au Référendum reconnaît ce droit à l’enfant tchadien.
Déli Sainzoumi Nestor