Coup de badangai (73/23): la transition en cours ne doit pas occulter les enjeux du développement et de l’éducation
Au cours de cette transition en sa 2eme phase, le gouvernement a été truffé des opportunistes qui n’avaient d’autres objectifs que de se remplir les poches, le plus rapidement possible.
J’aimerais évoquer ici quatre départements, non de moindre, qui sont en déliquescence totale.
1- le ministère de l’éducation est sans gouverne. Les enseignants sont en grève depuis plus d’un mois mais aucune perspective en vue. Le Ministre Moussa Kadam, vieux politicien en déphasage avec le temps, semble compter des étoiles en plein midi, dans une insouciance incomprise. Les élèves du public sont en quête de savoir mais leur soif reste entière devant un chef de département atteint de surdi-mutité et d’accaparement des ressources.
2- au niveau de l’élevage, mamelle économique par excellence du pays, le département navigue à vue, dirigé par un ministre complètement transparent et en quête des voyages. Les services déconcentrés ne sont jamais au courant que des épidémies localisées ou généralisées deciment les petits ruminants qui constituent les moyens de survie de nombreuses populations. Le département de l’élevage n’est même pas au courant d’une épidémie dite en gorane dans le pourtour de la vallée d’Archey. Plusieurs caprins sont morts et d’autres sont malades et grabataires. La population d’Archey se démène pour abreuver les bettes souffrantes dans les enclos. La maladie sera une pneumonie animalière qui peut être traitée par Tylosine ou par Oxytetracycline selon certains éleveurs locaux.
Très certainement d’autres foyers d’épidémie sont occultés par un ministère qui exigerait le silence et l’omerta envers ses agents de terrain qui manquent parfois les dotations en carburant et en ressources financieres.
3-Le ministère de l’environnement est un autre département qui ne s’aperçoit pas que des braconniers déciment la faune saharienne par des autochtones ignorants et par des miliciens libyens qui font des raides meurtrières sur les mouflons, les gazelles et les lapins de l’Ennedi. Ce département manque de leadership et tout se dissous dans des visites fu chef de département qui joue au médecin après la mort lors des déplacements après le massacre de la faune, notamment les éléphants au Sud et les mouflons et gazelles au Nord. De nombreuses régions du pays subissent le déboisement sans qu’il y ait une réplique exemplaire et dissuasive pour l’avenir.
4- le ministère de l’agriculture, dirigé par un tradithérapeute, Laokein Kourayo Médard, est un département entre les mains d’un obscurantiste, plus charlatan qu’agronome, confondant les lois empiriques aux lois modernes qui régissent l’agriculture qui est appelée à se moderniser. L’ancien opposant commet bourde sur bourde: après son traitement fallacieux contre les piqûres de scorpion, voilà Médard qui prédit une année de sécheresse sans proposer zucune solution. Tel un oracle qui prédit des mauvais événements, notre « chadari » national de Moundou croit absolument raisonnable que le Tchad doit subir tous les 10 ans une sécheresse et annonce cela dans un fatalisme déconcertant. Alors à quoi sert d’annoncer un événement funeste quand on n’a pas la solution? Un homme aux mœurs chalatanesques peut-il lutter efficacement contre la sécheresse cyclique du Sahel? Au lieu d’anticiper par une mécanisation de l’agriculture, le patron du département se perd dans des élucubrations moyenâgeuses et dignes de l’Afrique païenne qui croit au soleil et à la lune. Dommage qu’un si grand département soit confié à un prestidigitateur qui scrute le ciel à qui il confie le destin de tout un peuple!
La transition ne doit pas servir d’alibi pour laisser prospérer la mauvaise gouvernance et l’insouciance dans la plupart des ministères.
Nous suggérons au PT et au PM de recomposer leur gouvernement et placer des hommes nouveaux, des hommes scientifiquement à l’aune des progrès, des hommes qui ne croient pas zu ciel mais à la force de leur peuple aux bras si valides. Oui il faut des ministres visionnaires qui anticipent sur les événements et les aléas de la nature.
Non, nous ne voulons pas de ce Tchad de charlatanisme, d’attentisme et de miserables et mensongères prédictions d’apocalyptiques présages.
Oui, nous voulons des responsables visionnaires, cartésiens et actifs qui croient aux progrès scientifiques.
Dr Djiddi