Politique : les fédéralistes restent optimistes pour un système fédéral
Dans le cadre de ses activités, l’Observatoire des Associations sur le Processus Electoral au Tchad (OAPET) a organisé une conférence débat le 06 octobre 2023 au CEFOD sur le thème : « quelle forme de l’Etat pour un Tchad pluriel ? » Cette conférence s’inscrit en droite ligne des stratégies de sensibilisation des populations pour un éveil de conscience en vue d’une participation éclairée et responsable au référendum à venir.
Le fédéralisme se définit comme un ensemble des principes normatifs ayant pour rôle de promouvoir le partage de la souveraineté entre les corps politiques constituants et le gouvernement central au sein d’un même État afin de maintenir un équilibre entre d’une part la protection d’un groupe minoritaire et leur désir de se gouverner et d’autre part, unité de corps constitués pour assurer la défense d’intérêt commun.
Dr Banyara Yoyana a souligné que dans un État fédéral, la monnaie, la défense nationale, les affaires étrangères ainsi que les grandes lignes de l’économie sont les compétences dites régaliennes. Les enseignements, les affaires culturelles, la police, l’administration régionale sont les ressorts des États fédérés. Pour Banyara l’unité dans la diversité, la diversité culturelle, les réligions… sont les avantages du système fédéraliste. Prenant à titre d’exemple, les pays qui sont dans le système fédéral et qui ont réussi. Ce sont notamment les Etats Unis d’Amérique, l’Allemagne, Suisse, Canada…
Selon Bedaou Oumar Caman, le Tchad a expérimenté la forme de l’État Unitaire fortement décentralisée pendant 30 ans mais les résultats obtenus ne sont que les détournements des deniers publics, la corruption, le clientélisme, le népotisme… En se posant la question, qu’est ce que le fédéralisme peut apporter de meilleurs au peuple tchadien ? Un peuple d’instabiliser de meurtrie qui a perdu tout son sens de vie. Oumar Caman a essayé de donner une réponse comme quoi, le fédéralisme , une nouvelle forme de l’État que le Tchad peut expérimenter. Selon Caman, dans un système fédéral, l’identité de minorité est protégée et chaque État fédéré est libre de choisir sa deuxième langue nationale. Le fédéralisme assure la séparation verticale du pouvoir et il favorise aussi la concurrence entre les États fédérés. D’un côté, il limite le pouvoir de l’autorité centrale et d’autre côté, il circonscrit l’autorité des États fédérés, renchérit-il.
Dr Issa Doubragne, représentant du parti MPS (Mouvement Patriotique du Salut), pour sa part la forme de l’État Unitaire fortement décentralisée a été déjà expérimenté. Le côté positif et le côté négatif sont connus. Donc, qu’il aurait aimé que le Tchad puisse continuer avec l’État Unitaire mais améliorer que d’aventurier dans une nouvelle forme d’État dont les façades ne sont pas connues. Issa Doubragne souhaite que la forme de l’État soit définie à la tchadienneLe représentant de MPS a touché du doigt le début de la fédération dans certaines provinces sur la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers par la population de chaque localité et il aussi cité l’exemple de quelques pays africains qui ont adopté le fédéralisme et ça n’a pas réussi tels que le Nigeria, le Cameroun…
Selon les interventions des différents panelistes, Bedaou Oumar Caman et Dr Banyara Yoyana sont les défenseurs de la fédération; Dr Issa Doubragne est le défenseur de l’État Unitaire fortement décentralisée mais le professeur Ahmat Mahamat Hassan à son tour n’a pas pris partie. Celui-ci a émis comme hypothèse que le problème du Tchad n’est pas le problème de la forme de l’État mais c’est le problème de la mauvaise gouvernance.