Interview : « Le 20 octobre 2022, nous allons avoir un gouvernement révolutionnaire », Maxe Kemkoï
Dans un entretien accordé à la rédaction de Tropical Info, Maxe Kemkoï président de l’Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP) aborde plusieurs sujets d’actualités surtout la journée du jeudi 20 octobre où le Tchad s’apprête à avoir un autre gouvernement national de salut de la République avec les Transformateurs, Wakit Tama, UDP, le PSF de Yaya Dillo. (Archive)
Bonjour monsieur le président. La situation du Tchad est confuse après le dialogue national inclusif et souverain. Les mécontentements s’observent un peu partout avec les risques de sanctions internationales. Une partie de la classe politique, la société civile et bien d’autres appellent à une désobéissance civile le 20 octobre. Avec toute cette situation peut-on avoir un lendemain meilleur au Tchad ?
Bonjour monsieur le journaliste. Merci bien. Votre question est grave. La réponse ne peut être que ça. Avoir un lendemain meilleur, le Tchad n’en aura pas. Si le Tchad n’a pas pu avoir un lendemain meilleur il y a plus de trois décennies, ce n’est pas à travers une transition comme celle-là avec la continuité dans la transition que les tchadiens peuvent espérer à un lendemain meilleur. Il n’y a pas de lendemain meilleur. Il y a que le pire. Le pire est là. Il est en face et les tchadiens le vivent chaque jour en sortant de leurs maisons. La mort est là. Soit l’accident de la voie publique soit pour une question de la moto ou de voiture on peut vous ôter la vie. Le tchadien vit avec la mort chez lui. La mort est le fidèle compagnon des tchadiens. Depuis cette transition que je pourrai appeler transition de merde de son organisation jusqu’à la tenue du dialogue aux résolutions, juridiquement tout est basé sur le faux.
Le faux est l’excellent faux parce que Mahamat Idriss Deby avait voulu sortir d’une espèce d’illégitimité pour rentrer dans une sorte de légitimité qu’il avait dans sa tête parce qu’il cherchait la caution interne et la caution internationale. Mais là aussi ceux qui ont promu de leur servir une assiette ce dont ils attendaient n’étaient pas au rendez-vous parce que tout est faux. Alors dit-on qu’on a mis en place un gouvernement d’union nationale mais qui n’est pas en principe un gouvernement d’union nationale. Parce que les gens ont mis les tchadiens de façon insidieuse dans ce concept qui est politique par nature. Le concept d’un gouvernement d’union nationale n’est pas un agrégat ou un ensemble de segments socioprofessionnel du Tchad qui retrouvait cas de leurs représentants dans un gouvernement, ce gouvernement serait gouvernement d’union nationale.
Permettez-moi de préciser qu’un gouvernement transition d’union nationale est un gouvernement qui réunit les principaux partis politiques ou coalitions des partis politiques qui siège dans le parlement. C’est-à-dire dans l’assemblé et dans le SENAT. Ces principaux partis politiques s’accordent sur un compromis qui est un projet politique commun pour l’exécuter, le réaliser ou l’amener à son achèvement. C’est ça qu’on appelle gouvernement d’union nationale. Mais ils font confusion avec l’inclusive. Dans un gouvernement quoique vous fassiez, vous ne pouvez avoir tous les segments sociopolitiques d’un gouvernement de transition que celui qui est pléthore avec 44 membres. Dans un pays qui est à une situation financière exempte, un pays qui est mis sous le programme de Breton Wood et n’arrive même pas à s’occuper de de ses charge de fonctionnement régulier, vous ne pouvez pas avoir un tel gouvernement.
Malgré qu’il ne soit pas un gouvernement d’union nationale ; dit-on qu’il peut mettre en œuvre les résolutions du dialogue mais desquelles ? Aucune des résolutions ne sera mise en œuvre par ce gouvernement. Le premier ministre de transition lui-même a dit au début comme quoi, il voudrait éviter les erreurs. C’est pourquoi, il dit qu’il mettra du temps nécessaire pour pouvoir mettre en place un gouvernement mais ça n’a pas suivi 24 heures. On lui a imposé une liste. C’est un gouvernement imposé au premier ministre. Parce qu’il n’a aucun dans de par la charte. Il n’est pas comme fusible comme certaines institutions. Lui, on l’a utilisé comme mouche à canne mouche cette canne à mouche ne vas pas happer vraiment ceux qu’il veut les intégrer dans ce gouvernement. Moi, je l’ai qualifié d’un gouvernement de récompenses. C’est un gouvernement de reproduction sociale. Exclusivement pour ceux qui servi sous Idriss Deby Itno père hier (paix à son âme) et qui continuent à servir. Ceux-là se sont leurs enfants.
En socio-anthropologie on parle de la reproduction sociale. C’est une espèce d’oligarchie. Les mêmes qui ont gouvernement, sont fatigués et aujourd’hui leurs enfants les remplacent ainsi de suite. Dans ce gouvernement on avoit deux ou trois portefeuille confiés aux marocain. C’est aussi un gouvernement de copinage. Parce qu’il y a certain qui sont au service de ces gen qu’on a bien voulu les maintenir. Et enfin c’est un gouvernement de partage de plu valus. C’est pourquoi, UNDR, RNDT-Le et Le RDP et consort sont arrivés dans aussi dans ce gouvernement et je terminerais dans cette caractéristique de jack-put pour les ex-candidats aux présidentielles de 2016 àqui on n’a pas payé leurs dépenses de campagnes. Ces gars sont entrés dans le gouvernement pour se faire leurs dépenses de campagnes. Mais Qu’est-ce que les tchadiens peuvent attendre de tel gouvernement. Rien du tout. Aucun lendemain meilleur avec ce gouvernement.
La date du 20 octobre sera-t-elle la date du peuple ?
Date pour le peuple :Je vous en tant qu’homme averti. Il ne faut pas utiliser ce mot à tort et à travers. Le peuple, c’est vous et moi aussi. Mais il y en a que dans un populisme exagère utiliser le mot peuple. Peuple est un ensemble de composite dans lequel vous ne pouvez pas extraire d’autre personnes et dire que les autres sont de peuple. Quand on parle du peuple tchadien, c’est tout le peuple même pas moins un.
En quoi consiste la révolution du 20 Octobre 2022 ?
Si on veut mettre en place une révolution, la révolution n’a jamais regardé tout le peuple. La révolution a été toujours l’affaire d’une poignée de personnes. Si on veut faire une révolution réussie, elle ne se fait pas à la va-vite. Elle s’inscrit dans la durée avec ses méthodes. Mais est-ce que c’est de ça dont vous faites allusion ? Si c’est ça, de façon classique ça sera comme les autres jours mais il y aura de choses qui vont se faire dans la permanence. Nous avons appelé concurremment aux autres à la mise en place d’un gouvernement national de salut de la République qui sera un gouvernement révolutionnaire.
Ce n’est pas un gouvernement institutionnel doté des infrastructures, d’une armée, d’une police, gendarmerie qui pourrait s’opposer à un autre gouvernement. C’est un gouvernement révolutionnaire qui travaille en continue pour saper le faux qui existe de façon à le faire tomber. C’est de ce gouvernement dont il s’agit. Mais concurremment à ça, il y a des annonces et appels à la marche et manifestation. Déjà, il y a des dispositifs sécuritaires en ville et dans les périphériques de la ville de N’Djamena en réponse à l’appel à la désobéissance civile qui sera suivie tant d’autres actions. Cachées. Plus en plus, il ne s’agira pas du 20 octobre mais une action dans la permanence. Il peut y avoir des marches mais si elle est stoppée ou dispersée immédiatement d’autres actions vont être déclenchées. Des actions à l’intérieur du pays, dans les quartiers de la ville de N’Djamena et d’autres villes. Ces actions qui ne sont de ressembler mais ont un même objectif. Chacun est dans son appareille pour faire en sorte que du 20 jusqu’au-delà nous ne puissions pas revivre ce que nous avons depuis plus de trois décennies.
Les autres ont décidé d’aller au dialogue pour cautionner pourtant nous leur avons prévenu. Voilà ils ont cautionner et il sera difficile de faire ne a moins qu’à partir du 20 jusqu’au-delà ceux qui n’ont pas participer au dialogue avec eux les organisations de la société civiles souverainistes mettre tout en œuvre et mettrons leurs poids de façon à ce que une fois ne sera pas seulement que le Tchad soit libéré d’une emprise monarchique et d’une oligarchie mais que les tchadiens en temps et les structures et que tout l’ensemble du Tchad puisse être libéré de cette monarchique qui est en place.
Aujourd’hui le gouvernement a mis des dispositifs sécuritaires. En se rappelant de la date du 27 avril 2021 avec des conséquences douloureuses. Est-ce que ça sera le cas du 20 octobre ?
Nous au niveau de l’union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP), nous avons pris une option celle qui consiste à ne pas envoyer les gens des gens dans la rue. La marche ça fait plus de dix ans que je suis dans l’opposition, nous les avions faits de façon accentuée et vous vous rappelez de l’emballement démocratique, les premières années y avaient eu des morts que celle que vous citez le 27 avril 2021 s’en est suivi des répressions terribles. Ici, à N’Djamena toute une communauté a été réprimée dans le sang ici à Dembé et je peux vous citer un jalonnement des situations de répressions qui sont restées jusqu’ici impunies. Je peux y ajouter pour terminer, il y avait eu une répression de sit-in des femmes qui voulaient simplement aller remettre une motion à l’ambassadeur de France au Tchad. Cette répression était aveugle.
Aujourd’hui, les tchadiens n’ont pas eu peur de marcher ?
On ne dira pas que c’est aujourd’hui que les tchadiens savent marcher. Ça c’est faux. C’est un faux débat du bas quartier qu’il faut laisser. Les tchadiens ont commencé à manifester face ce régime depuis 30 ans. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on marche. C’est depuis 30 ans que les tchadiens meurent. Nous avons cette option en se rappelant de toutes ces tactiques macabres. Vous pouvez imaginer que dans un pays de droit, manifester est un droit fondamental. Mais quand vous avez en face de vous une armée qui n’a aucune notion des droits humains. Si vous avez ça et que mettez les enfants des gens dans la rue, c’est pénible à supporter. C’est un cadre de conscience qu’il ne faut pas avoir. Parce que vous avez des sauvages qui n’accordent aucun prix à la vie humaine.
Il y a des actions. En dehors des marches, on peut faire des marches éclaires e façons à les zapper pour les attirer, pour les fatiguer sans toutefois faire face à eux et en dessous nous faisons autres choses. Je vous rassure que le Tchad n’a que 11 000 policiers, 10 à 11 000 gendarmes et c’est sur tout l’ensemble du territoire. Mais ce qui commencer par se passer à partir du 20 octobre jusqu’à l’infinie, c’est la stratégie d’usure. Ils ne nous verrons pas en se manifestant en face d’eux. Il y aura des manifestations dans tous les quartiers des dix arrondissements de N’Djamena à tels points que les policiers ne sauront pas vers quel point aller. Ils vont tirer leurs gaz lacrymogènes, ce du matériel, ça va s’épuiser. C’est ça la stratégie d’usure. Notre part à nous, c’est ce qui décrit avec des gens qui vont fatiguer la police à l’intérieur du pays. Ils finiront par se mettre en gardez-vous eux-mêmes et vont rentrer dans nos rangs.
De l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud, il y a des dispositifs militaires, c’est pour la sécurité des manifestants ?
Vous saviez, en matière de prévention e sécurité, ce sont des manœuvres classiques de prendre de telles dispositions. Ce qu’ils font ce sont des actes de guerre, des actes de répressions ostensibles auxquels ils se préparent. Quand vous sortez la sortie Est de N’Djamena, vous voyez le campement militaire, vers le Nord à partir de Djramaya, vers l’Ouest et Sud il y des campements militaires. Tout ça c’est contre la population. C’est bien dommage. Mais ce s’est passé le 27 avril2021 est encore dans notre anticyclopédique macabre et va rester et sera documenté. Demain ça pourra être présenté à l’opinion internationale. Je pourrai vous répondre que ces dispositifs ne sont pas mis en place pour la sécurité des populations pour la sécurité d’un homme et son pouvoir. Mais cette fois-ci, ils seront fatigués, les grenades lacrymogènes vont s’épuiser, les cartouches également s’ils en font usage vont s’épuiser. Vont-ils faire usage de ballonage ? On va voir et si c’est ça, ça va être terrible.
Qu’est-ce qu’il faire pour éviter que le sang des innocents ne coule encore ?
La seule chose, c’est de remettre la balle à terre et demander pardon à peuple. Demander un moratoire politique. C’est pourquoi, nous à l’UDP avec les autres partis politiques non-participants au dialogue nous exigeons ce que nous appelons les assises du devoir. Il nous faut les assises du devoir après un moratoire politique. Ce sont ces assises du devoir-là qui vont nous amener à sauver notre pays pas pour nous seulement mais pour tout le monde. Et c’est la seule chose qui vaut le cout d’être fait.
Propose recueillis par Mourabé Kamdar