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L’afflux des réfugiés soudanais provoque une crise humanitaire au Tchad

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COMMUNIQUE DE PRESSE CONJONT GOUVERNEMENT ET LE SYSTEMEDES NATIONS UNIES

N’Djamena, 24 juin2023- Le nombre de personnes arrivant au Tchad en raison des violences au Soudan augmente rapidement, provoquant une grave crise humanitaire. La plupart des personnes qui franchissent la frontière du Tchad sont des femmes et des enfants qui arrivent dans un état de dénuement total, beaucoup parmi eux sont blessés, parfois gravement. Les témoignages des survivants décrivent de violentes attaques contre les civils au Soudan, des meurtres et la destruction de villages à El-Geneina et dans ses environs.


Le gouvernement du Tchad a mobilisé toutes les ressources possibles pour sécuriser la zone frontalière et fournir une assistance aux réfugiés. Dans un acte de solidarité, le Président de Transition s’est rendu dans la ville frontalière d’Adré les 17 et 18 juin, amenant avec lui, des camions chargés de nourriture. Le Président a partagé un repas avec les réfugiés hébergés dans des écoles et autres sites de fortune à Adré. Il a réitéré l’engagement du gouvernement tchadien à continuer à travailler avec ses partenaires pour apporter une aide humanitaire et assurer la sécurité des réfugiés fuyant cette guerre atroce.


« Les agences humanitaires travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement pour fournir des services essentiels de protection, tels que les abris d’urgence, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’hygiène et les soins de santé, ainsi qu’un soutien psychosocial aux personnes les plus vulnérables dans les zones touchées.

Notre objectif premier est d’assurer leur sécurité et leur bien-être, tout en facilitant leur réinstallation dans des lieux plus sûrs, loin de la frontière », a déclaré Madame Violette Kakyomya, Coordonnatrice Résidente du système des Nations Unies/Coordonnatrice Humanitaire pour le Tchad.


Dans le cadre de la réponse humanitaire, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en étroite collaboration avec la Commission nationale d’accueil de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR), a relocalisé quelque 25 000 personnes dans des extensions de sept (7) camps de réfugiés existants et dans deux camps nouvellement créés dans l’Est du Tchad.

Cependant, les défis ont été exacerbés par le début des pluies torrentielles dans la région orientale du Tchad. L’inondation des ouadi et des routes a gravement entravé les opérations et rendu les routes impraticables.

Le HCR et ses partenaires fournissent des articles non alimentaires et des repas chauds aux ménages réfugiés, étendent les camps de réfugiés existants et construisent trois (3) nouveaux camps de réfugiés et un centre de transit, tandis que le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué de la nourriture à plus de 105 000 réfugiés, rapatriés et membres vulnérables des communautés d’accueil.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a distribué une aide financière polyvalente à 12 874 rapatriés et, en coordination avec d’autres partenaires, fournit des bâches en plastique comme élément de base pour la construction d’abris contre la pluie et des latrines.

Le Fonds des Nations unies pour la populations (FNUAP) et d’autres partenaires fournissent des services de santé reproductive. À Adre, le gouvernement et les partenaires humanitaires fournissent des soins médicaux par l’intermédiaire de l’hôpital et de cliniques mobiles. L’acheminement de l’eau par camion est également en cours, et des puits de forage et des latrines sont construits avec l’aide du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et de ses partenaires.

Face à l’escalade du conflit au Soudan, le gouvernement tchadien estime que de nombreuses autres personnes chercheront à se mettre à l’abri au Tchad au cours des six prochains mois. « Face à cette crise et aux personnes dont il doit s’occuper, le Tchad ne peut actuellement pas résoudre le problème tout seul. « Nous demandons à la communauté internationale de se mobiliser davantage pour nous aider à assurer la continuité des services aux réfugiés, aux rapatriés et aux populations hôtes ainsi que la prise en charge des blessés », a déclaré Dr Abdelmadjid Abderahim, ministre de la santé publique et de la prévention, l’un des membres du gouvernement qui s’est rendu à Adré avec le chef de l’État. Le ministère de la santé mobilise davantage de ressources humaines et matérielles pour renforcer les services existants dans les structures sanitaires des zones frontalières.


Le conflit au Soudan a également un impact sur les communautés d’accueil au Tchad, en perturbant la chaîne d’approvisionnement du pays, accentuant les difficultés rencontrées par les populations vulnérables dans l’Est du pays. Les prix des aliments de base dans la région ont plus que doublé depuis le début du conflit. Avant les récents afflux, le pays accueillait déjà plus d’un million de personnes déplacées de force, dont 407 000 réfugiés soudanais à l’Est du Tchad.


L’effort conjugué du gouvernement et de la communauté humanitaire a été significatif dans la période d’urgence aiguë, mais l’ampleur de cette crise nécessite rapidement, plus de financement pour sauver des vies. Le gouvernement et ses partenaires appellent urgemment à une plus grande mobilisation de la communauté internationale pour répondre à cette crise en cours. ‘’Il est plus qu’urgent qu’une conférence internationale ou une table ronde sur la mobilisation des fonds pour aider le Tchad à faire face aux multiples défis liés à la gestion des réfugiés en cette période de début des pluies soit convoquée très rapidement.

Ainsi ces fonds, appui ou aide, permettraient la prise en charge psychosociale, alimentaire, sanitaire, éducative, d’installation ou hébergement, etc. Sans votre sollicitude, votre solidarité et votre élan de cœur, le Tchad ne pourra pas supporter seul le poids de cette crise’’, a déclaré le Premier ministre Saleh Kebzabo.

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