Le ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Abakar Rozzi Teguil, représentant le Premier ministre, a présidé la cérémonie solennelle d’ouverture des travaux du tout premier Forum Moussey à Gounou-Gaya, chef-lieu du département de la Kabbia, dans la province du Mayo-Kebbi Est.
Cet événement, hautement symbolique, a rassemblé une diversité d’acteurs locaux et nationaux, parmi lesquels le préfet du département de la Kabbia, le maire de Gounou-Gaya, des autorités traditionnelles, ainsi que de nombreux cadres et ressortissants de la communauté Moussey, y compris ceux venus du Cameroun voisin et de la diaspora.
Organisé du 17 au 19 avril 2025, ce forum inédit s’inscrit dans une dynamique de rassemblement et de réflexion collective. Il vise à diagnostiquer les obstacles à l’entente et au développement au sein de la communauté Moussey, tout en proposant des solutions pour un avenir commun fondé sur la paix, l’unité et la prospérité.
Dans son discours de bienvenue, le préfet Moussa Dassidi a salué l’initiative, qu’il qualifie de « rendez-vous du donner et du recevoir ». Il a rappelé que ce forum est porté par l’ensemble des Moussey du département de la Kabbia, du Mont-Illi, du Mayo-Dallah, du Mayo-Boney, de la Tandjilé, du Cameroun et de la diaspora. L’objectif est clair : analyser les causes profondes des mésententes communautaires, identifier les freins au développement et dégager des pistes de réconciliation et d’action durable.
Pour sa part, le ministre Abakar Rozzi Teguil a exprimé sa grande satisfaction devant l’enthousiasme suscité par ce forum. Il s’est réjoui de voir les Moussey, toutes catégories sociales confondues, converger vers Gounou-Gaya dans un esprit de dialogue et de solidarité. Le ministre a souligné que les thématiques abordées s’alignent avec la politique gouvernementale de la 5ème République, notamment en matière de cohésion sociale, de valorisation des cultures locales et de développement intégré.
Dans un discours riche et mobilisateur, le ministre a mis en exergue les enjeux culturels liés à la mondialisation. Il a insisté sur la nécessité de préserver l’identité culturelle Moussey face aux influences extérieures, soulignant le rôle ambivalent des technologies de l’information. « La culture et l’art Moussey doivent être défendus et promus. La consommation effrénée de tout ce qui nuit à la santé et à la cohésion doit être bannie », a-t-il martelé.
Par ailleurs, lors de son séjour à Gounou-Gaya, le ministre a visité le Centre de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC), une structure essentielle pour la transmission du savoir et la préservation de la mémoire culturelle. À l’écoute des doléances formulées par les responsables du centre, il a promis un appui concret, notamment par la dotation de nouveaux ouvrages.
La forte mobilisation observée au forum avec la présence de Moussey venus du Tchad, du Cameroun et de l’étranger témoigne d’une volonté partagée de transcender les frontières héritées de la colonisation pour construire une communauté unie, solidaire et tournée vers l’avenir.
Ce premier Forum Moussey, au-delà de sa portée symbolique, marque sans nul doute un tournant dans l’histoire d’un peuple résolument engagé sur la voie du dialogue, de la réconciliation et du développement durable.