Éditorial : les affectations à la tête des enseignants
L’école tchadienne, plus qu’on en parle devient de plus en plus moribonde non parce qu’il n’y a pas de gens capables pour la redresser, mais ceux même qui peuvent la redresser sont tous devenus des corrompus. Aussi longtemps que l’école sera assimilée à la politique, elle demeurera toujours source de problème et d’inefficacité.
Les causes de baisse de niveau sont partagés entre les responsables administratifs, les partenaires, les élèves eux-mêmes et les parents. Il est toujours dit que gouverner c’est prévoir, gérer les hommes c’est aussi être très attentif à eux. Les responsables éducatifs tchadiens ne sont pas attentifs, ni prévoyant dans la gestion de la machine éducative. Ils font toujours les choses à l’envers c’est comme si c’est le dernier temps.
Les affections se font par affinité et ne tiennent même pas compte de circonstances de la vie ni de la réalité du terrain. Comment comprendre si l’on n’est conscient de son travail d’attendre jusqu’en septembre ou octobre avant d’affecter les enseignants ? C’est ce qui se fait des décennies. Alors qu’en août déjà, beaucoup de certains parents d’élèves inscrivent leurs enfants à l’école c’est en ce moment que l’affection va sortir en mi ou fin septembre.
Quelques fois, c’est en plein année scolaire qu’on va affecter un enseignant sans son gré. Certains responsables utilisent le terme « affectation autoritaire ». Autorité on dirait c’est le Camp militaire. Pourtant l’on ne peut forcer la main d’un enseignant à prendre craie. Ça sera de la gâchis. Malgré tout beaucoup de victimes prennent cela sportivement.
Le régionalisme, le clientélisme, le copinage, décrié dans les nominations ministérielles sont aussi dans l’enseignement. Tout est contraire. Or, quand c’est en plein année scolaire qu’il faut permuter les enseignants, cela affecte négativement les enfants de ces derniers donc le mieux, c’est de faire tôt pour permettre à l’intéressé de se préparer.
A quand la fin de tous ces désordres ? Dieu seul sait. Moussa Kadam que beaucoup croyait qu’il allait redresser l’appareil éducatif n’a rien jusqu’à là fin de son mandat. Peut-être s’il faut remplacer tous les responsables jusqu’aux inspecteurs pour faire respecter les règles. À l’heure où nous mettons en ligne ces phrases, plusieurs projets d’affectation sont sous les mains du ministre de l’éducation nationale et de la promotion civique.