Une conférence débat placée sous le thème : « Le Tchad face aux fantômes du passé colonial : quelles leçons tirer pour une refondation des relations franco-tchadienne ? » a été organisée ce vendredi 31 janvier 2025 au CEFOD de N’Djamena. Cette conférence est une initiative de la Maison de l’Histoire et du Vivre Ensemble en collaboration avec un groupe d’historiens tchadiens pour rappeler le passer et éclairer le présent.
Cette conférence débat vise aussi à montrer l’absurdité et l’inanité des propos du dirigeant français en les confrontant au miroir des épisodes douloureux du passé colonial du Tchad. Selon Dr Arnaud Dingamadji, enseignant-chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de N’Djamena, la présence militaire française est un sujet qui nourrit souvent la polémique et le malaise dans les relations franco-tchadiennes. C’est pourquoi il a rappelé les quatres grands crimes coloniaux de la France au Tchad. Ces drames sont notamment, le massacre au coupe-coupe d’Abeché en novembre 1917 ; l’hécatombe du chemin de fer Congo-Océan (CFCO) ; le massacre des Dayes de Bouna dans le Mandoul en février-mars 1929 et le drame de Bébalem dans le Logone en avril 1952.
En dehors de ces quatre grands drames, s’ajoute le grand sacrifice oublié du Tchad en faveur de la libération de la France, souligne Dr Mahamat Saleh Yacoub. Parmi ses sacrifices, Mahamat Saleh a énuméré le ralliement du Tchad à la France libre le 26 avril 1940 suite à l’appel à l’aide lancé par le Général de Gaulle, l’effort de guerre prodigieuse et l’ingratitude française.
Pour Dr Mahamat Mey, Chef de Département d’Histoire à l’Universiyé de N’Djamena, l’état de sous-développement actuel au Tchad ne s’explique pas seulement par des facteurs naturels ou politique. Il est le résultat d’une politique délibérée de sous-développement voulue par la métropole coloniale. Ce sous-développement peut s’expliquer également par l’amputation territoriale ; la surexploitation des populations ; une colonie misérable qui Finance le développement d’autres colonies ; la sous-scolarisation, le pillage des biens culturels et la non-exploitation des ressources du sous-sol, poursuit-il.
Pour finir, que chacun de vous cherche à répondre aux questions suivantes en ce qui concerne l’accusation d’ingratitude. Qui de la France ou du Tchad a fait du tort à l’autre ? Qui doit remercier qui ? Qui doit se repentir de ses actes ? A vous la parole !