Éditorial: le Tchad a un gouvernement de promotion de cherté de vie
Après un an de fonction du gouvernement dite d’union nationale, de Saleh Kebzabo, premier ministre, il dit être satisfait des réalisations même s’il y a quelques difficultés. Une déclaration en déphasage de la réalité quotidienne. La cherté de vie est devenue une promotion de ce gouvernement dont dirige Saleh Kebzabo depuis une année de la deuxième phase de la transition.
Même si le gouvernement d’union nationale se félicite de ses réalisations, la population qui est bénéficiaire direct ne dit pas le même langage. Car, chaque jour que le bon Dieu donne, on assiste à des tueries, arnaques, tortures des bavures policières, l’augmentation sur tous les prix des denrées et les prix de transport inter-urbain.
Le rôle primordial du gouvernement dans un état c’est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. C’est tout à fait le contraire pendant cette transition. À cause du pouvoir, les gouvernants ferment les yeux sur les cris de détresse de sa population. Si le chef de gouvernement se dit satisfait des réalisations pendant les douze mois passés, mais à qui ces réalisations ont-ils profité?
De promesse en promesse mais à quand ces promesses vont-elles être réalisées? Car « la promesse est une dette », dit-on. Pour ce pays, si les promesses nourrissent, aucun tchadien ne peut se lever pour demander l’amélioration de sa condition de vie.
Dans chaque feuille de route des gouvernements depuis Ie défunt président Idriss Deby Itno il y avait des chapeliers des promesses. Mais toujours est-il que c’est juste pour animer ou distraire la population qui souffre déjà trop.
Le gouvernement de Saleh Kebzabo a parlé de construction de digues de Walia qui est bien faite. C’est un partage de l’argent entre le ministère en charge de cette construction et la société qui a gagné le marché. Il faut pour une fois reconnaître ses faiblesses ou failles. Sinon , comment peut-on construire une digue en terre battue à coûts des milliards ? L’argent est la racine de tous les maux mais débloquer une si grosse somme de 22 milliards pour de mesquinerie est une insulte à la population et à soi-même.
Sur les différents marchés du pays tout est cher et plus cher. Les tchadiens périssent de faim. Oui, ils périssent de faim mais personne ne n’entend. Ils ne vivent plus mais ils survivent. Sur les poubelles, on voit beaucoup de gens chercher de quoi manger. Dans tout ça les autorités sont au courant, mais incapables de trouver solution.
La presse est le quatrième pouvoir dans un Etat démocratique. Mais, pour la presse tchadienne, c’est aux lèvres qu’on chante ce pouvoir. Elle est la dernière des oubliées du gouvernement de Saleh Kebzabo, qui, lui même, est un promoteur d’un organe de presse. Les subventions ne sont jamais payées depuis plus d’une décennie. L’ arrivée du chef de gouvernement dite union nationale n’a rien changé du camp des organes de presse tchadienne.