Tchad: « 𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐢𝐜𝐢 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐝𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐥’𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 », Dr Masra Succès
Cette seule phrase du Dr Succès MASRA à l’issue de la cérémonie du désengagement effectif des militaires français au Tchad, recèle toutes les informations essentielles à retenir pour l’histoire également.
Être présent parmi toutes les figures nationales à un moment qui marque un TOURNANT DECISIF UNIQUE dans l’histoire politique du Tchad, afin d’être acteur et témoin de l’événement mais aussi de l’avènement; c’est en substance prendre le rendez-vous avec l’histoire. Une longue histoire qu’il faut tout un livre pour la contenir.
Être présent à un moment, qui entame un nouveau départ de l’imaginaire politique et symbolique du Tchad dans l’établissement de ses relations multidimensionnelles avec les autres États et peuples; si le passé est écrit sans nous, l’avenir s’écrira avec nous en tant que témoin mais surtout acteur dans une dynamique nouvelle. C’est le rendez-vous avec l’avenir.
Ce qui implique que dans ce Tchad voulu souverain mais vraiment réconcilié avec lui-même à travers ses fils/filles, chacun de nous est une page du grand livre de cet avenir. Dans la vaste communauté nationale lancée à la recherche d’un nouvel équilibre, chaque acteur, différent soit-il, doit apporter la note de son génie propre afin que tout l’ensemble en soit enrichi. Chacun doit s’ouvrir aux autres tout en restant lui-même. » La divergence de nos opinions doivent constituer notre force et non notre faiblesse », a lancé le président Mahamat Idriss Deby Itno le 22 janvier devant ses partisans.
Ainsi, MS ajoutant hier que « il [Mahamat] est militaire, je suis civile. Je pense que le Tchad de demain a besoin de cette diversité dans la complémentarité… », chérit effectivement cet avenir. Mais il avance au-delà de la souveraineté militaire de penser déjà à la souveraineté économique, financier, culturel, etc.
Et pour arriver à cette dimension, il faut de nécessaires sacrifices, dépassement de soi, voyag vers l’Autre. D’où » nous sommes ici parce que le Tchad est plus grand que nous », lâche Dr Succès MASRA. Comme quoi, ces ambitions immenses et nobles, qui nécessitent une union entre tous les acteurs influents tchadiens pour ne pas laisser des possibilités d’échec, commandent à chacun de s’oublier un peu, et mettre le Tchad et les intérêts des Tchadiens en primauté. Ainsi, Mahamat Idriss Deby Itno déclarait que » nous ne devons pas permettre que nos divergences servent aux ennemis de la paix de déstabiliser notre pays « .
Une prise de conscience, bien que tard, qui débouche sur le plan politique lorsqu’il déclarait, mercredi, à la clôture du 13ème Congrès du MPS que » Sachez que le MPS seul ne peut gouverner » et l’élément déclencheur d’un possible changement. Plus tôt, il énonçait que « le Tchad a besoin d’un équilibre ». Un nécessaire équilibre, dira-t-on, au regard de la délicatesse des défis, sur plusieurs angles et face aux nombreuses réalités évidentes.
Il reste donc beaucoup d’efforts et davantage du courage à accepter d’aller encore plus loin pour réaliser cet idéal auquel beaucoup demeure Saint Thomas. Mais l’évidence est que le narratif a changé. Si au commencement était la Parole, les actes suivront probablement. Ce narratif doit être considéré comme le début de quelque chose qui se présente comme un horizon : l’horizon, on le suit. Pour jouer avec les réalités, regardez la démarche entreprise par MS pour aller à la conquête de ce rendez-vous avec l’histoire et l’avenir. Cela peut-il nous enseigner quelque chose ?
Azoudoum Aweina Gédéon